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Démarche artistique
Ma pratique artistique trouve sa source dans la nature et s’oriente vers la présence.
J 'ai exploré celle qui émane du masque, qui doit vivre et possède en lui-même l'espace d’être habité.
Le vide dans les yeux, l‘objet à la fonction rituelle, comme une mémoire commune a l’humanité, donne corps a l'immatériel depuis longtemps.
Je me suis intéressé aux chamans, à leurs fonctions dans les sociétés traditionnelles, à ce dont ils sont les gardiens. Au-delà de notre vision occidentale de protection de la nature, ils me parlent de la préservation d’un lien profond et particulier avec le monde, comme une recherche de l’homme dans sa verticalité, dans sa transcendance, comme raviver un souvenir d’unité avec le vivant.
La démarche de création peut être vécue comme un cheminement intérieur vers l’authenticité.
Chaque étape y fait sens pour elle-même et vient infuser et nourrir un processus qui ne peut pas être entièrement maîtrisé. Dans mon cas une large place est délibérément laissée à l’aléatoire, questionnant le rôle de l’inconscient dans le processus créatif.
L’ immersion en forêt joue également un rôle important et permet de laisser de la place. En recherche de présence a la vie, adopter le regard du cueilleur, découvrir ce que j'ai sous les yeux, transforme mon rapport au monde. Et permet la récolte d’une matière sauvage et précieuse, à la fois matière et mémoire, comme la force qui a fait craqueler l’écorce, la finesse qui en a dessiné les replis, l’essence sensible des choses.
Accompagner le mouvement des matières, faire du lien avec l’humain, je ne sais pas ou je vais, je traverse. Peut-être y a-t-il quelque chose de la réconciliation, peut-être aussi d’autres choses.
Je ne suis pas dans une recherche conceptuelle, ou technique, je fais ce que je sens de faire, je vis mon histoire. Je n'ai pas de message en tête, et pourtant je ressens clairement ces créations comme des messagères. Le masque se prête au jeu du miroir, et il nous parle probablement de ce que nous avons a entendre.
Cette frontière entre sculpture et objet rituel, ce lien entre visible et invisible, entre l’humain et les autres règnes, je le ressens comme un grand besoin de notre époque.
Lorsque je réalise une installation de ces œuvres le long d’un sentier, 1e public passe parfois a cote, mais quand elles sont vues, on me fait souvent le retour de quelque chose qui a été touché, et une histoire personnelle se raconte. Cela aurait pu ne pas être vu, mais dans tous les cas ce qui était la était bien là.
Ce travail questionne notre regard sur le monde, c’est l’endroit de mon engagement.
Pour la nature, pour le lien entre l’humain et la nature, pour le souvenir de notre propre nature.
Samuel Chazot
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